Seclin : dans le quartier Burgault, la friche Lincrusta divise encore et toujours

L’assemblée générale du Comité de quartier Burgault s’est déroulée mardi soir. Parmi les sujets abordés, la friche Lincrusta, qui sera bientôt transformée en lotissement, continue d’inquiéter les habitants. Au même titre que les incivilités croissantes.

À peine le sujet est-il lancé, que le débat fait déjà rage au sein de la petite assemblée réunie salle Dédulle. La réunion avait pourtant commencé dans la sérénité, alors que le président du Comité de quartier Burgault, Serge Piens, présentait le bilan réjouissant de l’année écoulée, avec les nombreux événements organisés par l’association qui ont, cette fois encore, rencontré un beau succès. Mais la réhabilitation de la friche Lincrusta, c’est un projet que les habitants du quartier ont encore beaucoup de mal à digérer. Pour le comité, les quelques 170 maisons et appartements qui devraient être installés sur le site de l’ancienne cartonnerie sont synonyme « d’asphyxie, encore un peu plus insoutenable, du trafic automobile ». Aussi, l’association met en avant les risques, pour les futurs habitants, «que fait courir pour la santé l’utilisation de terrains pollués », ainsi que « les nuisances sonores liées au passage des trains ».

L’enquête publique sur le projet urbain s’était terminée, début 2012, avec 42 pages noircies d’observations négatives par les riverains. L’un d’entre eux souligne, lors de la réunion, avoir été « stupéfait » par les réactions du commissaire enquêteur le jour où il est allé consulter l’enquête publique : « Ce monsieur nous a démontré par A + B, à ma femme et moi, les qualités et l’intérêt du projet, alors que sa fonction consiste à l’inverse de se montrer neutre.» Fataliste, une autre résidente rétorque que le projet est en cohérence avec la logique actuelle du développement urbain, et note qu’on « ne s’étale plus sur les terres agricoles, mais on réhabilite les friches. C’est un terrain privé, et ce qui fonctionne en ce moment, c’est le logement. Le promoteur est là pour faire de l’argent. » Les places de parking dans le quartier, déjà comptées, finissent d’inquiéter les habitants. « Comment va-t-on faire demain, avec un ou deux véhicules supplémentaires par logement à Lincrusta<UN>? », s’enquiert un membre de l’assemblée.

Au cours de la réunion, il a aussi été question du passage souterrain vers le quartier Burgault. « Les scooters et mobylettes qui l’empruntent à toute allure obligent les passants à s’aplatir contre le mur, » commente quelqu’un. « La semaine dernière, j’y ai même vu une moto ! » s’indigne une autre personne. Serge Piens note cependant que « depuis 36 ans que le comité existe, ce problème a toujours eu cours, bien que la ville se soit activement impliquée : même les poteaux qu’elle avait installés ont été sciés. »

La bonne humeur revenue, le bureau a été réélu dans son ensemble, à l’exception de la secrétaire Marie-Thérèse Plancq, qui a souhaité « passer la main à quelqu’un d’autre ». Stéphanie Leroux la remplacera progressivement dans cette fonction.